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Crédit photo: Marie-Claire Dugas
Je suis allée visiter Marie-Laure Simon et lui ai demandé de me parler d’elle. Quelle belle rencontre j’ai vécue!
Marie-Laure appartient à la nation des Mohawk et elle en est très fière. Elle a grandi à Oka, dans une famille de douze enfants où elle occupe le septième rang. Tout laisse croire que ces six garçons et ces six filles avaient développé une solide complicité. « Nous n’étions pas riches, mais nous étions bien ensemble », ce qui semble avoir adouci les injures et les procédés d’intimidation venant parfois de l’entourage. Marie-Laure avoue avoir eu honte d’être autochtone pendant son enfance parce qu’on les prenait pour des méchants. Leur père qui était un homme doux rappelait à ses enfants « Il ne faut pas s’en faire : sauvage, ça veut dire en harmonie avec la terre ». Ce père plein de tendresse racontait des légendes amérindiennes à ses petits pendant les soirées permettant ainsi à la mère de vaquer aux occupations de la maison tout en y ajoutant son grain de sel.
Crédit photo: Marie-Claire Dugas
À bien y penser
Vers quel Nord ?
Ils s'en viennent fatigués, affamés, apeurés, épuisés par de longues marches. Trois cortèges de vraies personnes humaines traquées s'avancent vers le Nord à la recherche de la dignité et de la paix. Trois populations du triangle Nord de l'Amérique Centrale nous interpellent : sans chef, sans slogan, mais avec une cohésion et une détermination incroyable.
Ce ne sont pas des milices en rangs serrés qui arrivent, mais des femmes, des hommes, des enfants, des ados sans famille. Quelques-uns, plus jeunes et plus intrépides profitent d'un train de marchandises, appelé « La Bestia » au Honduras, pour s'agripper et y grimper dangereusement afin d'écourter leur chemin. D'autres, entre 5 000 et 10 000, s'entassent à la frontière du Mexique espérant le secours des villageois ou parfois des militaires sympathiques pour leur offrir les premiers soins.